Excuse my french

mercredi 1 septembre 2010

Cendrillon est une...

Diakhaté : "Comment je compte déjà me barrer de ce club de losers ? 
Par l'ascenseur, derrière à gauche..."
Les douze coups de minuit ont donc sonné : le marché des transferts laissait jusqu'à hier soir aux clubs français pour trouver chaussure à leur pied. Quand on sait que la pointure moyenne avoisine le 43, pas facile de trouver la perle rare. Surtout quand on possède à peine le budget pour s'offrir le bas de gamme de chez Décathlon. En solde. Mais certains carrosses en passe de se révéler citrouilles se sont donc agités in extremis. On pense notamment à l'OM, l'OL et au PSG.
Pour Lyon, cette fébrilité est plutôt nouvelle et ses abdominaux quasi intacts de grand club lui ont permis de donner un efficace coup de rein : s'attirer Gourcuff, c'est mieux que piocher la carte "Prioritaire" au 1000 bornes ! Dans le cas de l'OM, on verra à l'usage si Loïc Rémy et André-Pierre Gignac valent mieux que leur statut actuel Celui de cadors d'un championnat que des schémas tactiques ultra-défensifs font sombrer  année après année dans l'ennui surmédiatisé. Quant à Paris... Cela fait longtemps que le club de la capitale n'est même plus en état de prétendre au statut de "belle citrouille". Au rayon cucurbitacée, ce serait plutôt une courge montée sur quatre pneus réchappés...
Imparable logique

"Yes man, c'est nous qu'on a été élus pire charnière de l'année"
La façon dont le club de la capitale a négocié  la dernière ligne droite du mercato dans la confusion la plus totale en dit long sur son triste état. Dans un pressant besoin d'un défenseur central de qualité pour parer aux errements de sa charnière aux deux gonds défectueux (Sakho, Camara), le PSG a logiquement recruté in extremis... un défenseur latéral. Le brave Tiéné va donc venir faire le surnombre dans un secteur déjà fourni (Armand, Ceara, Jallet, Makonda...) tandis que la porte centrale branle encore. Imparable logique.
A cet égard le cas, Diakhaté se révèle édifiant. Longtemps pressenti à Paris, le libero Sénégalais a finalement choisi de rejoindre Lyon. Il s'est dit lassé des tergiversations parisiennes et séduit - ce qui se conçoit - par le défi sportif supérieur. En coulisse, les dessous du prêt avec option d'achat de ce garçon (passé en moins de 3 ans par Nancy, Kiev, St-Etienne, re-Kiev puis enfin Lyon avant un éventuel retour en Ukraine puis une disparition fatale aux Emirats) laissent pantois. Le Dynamo n'a accepté de laisser partir son joueur qu'à la condition expresse... qu'il prolonge son contrat d'un an.

Boulet chasseur

Une nouvelle preuve que les engagements signés par les footballeurs ne signifient plus rien. En 40 ans, on est passé d'un CDI qui cadenassaient les joueurs dans leur club - et les laissaient à la merci de patron négriers - à des CDD qui ne veulent plus rien dire. Sinon que chaque année de contrat représente un actif qui se monnayera le jour où un joueur trouvera un nouveau club "mieux disant" financièrement. Sinon sportivement. Pour tordre le coup à l'image du "footballeur mercenaire", ce système décadent "fonctionne" aussi dans l'autre sens : un club qui veut se détacher d'un boulet doit sortir le carnet de chèque pour l'indemniser des années d'engagement qu'il lui doit. Car si les footballeurs se comportent mal, c'est aussi à cause de présidents, de directeurs sportifs et d'entraîneurs qui font n'importe quoi ; signant des contrats interminables et ruineux à des gars dont ils cherchent à se débarrasser quelques mois plus tard (1). Avant de les supplier de rester quand les gêneurs ont finalement trouvé preneur mais qu'eux même accusent soudain un brûlant problème d'effectif.

"OK, j'ai dit que je voulais partir mais je m'essuie la bouche"
Marseille  a ainsi vu partir Mamadou Niang- parti relever un "challenge sportif" en Turquie ; on ne rit pas -  et surtout Hatem Ben Arfa, remonté comme une Swatch atomique. En revanche, le club phocéen peut s'estimer heureux d'avoir retenu Brandao. Indésirable il y a encore quelques jours, le Brésilien avait trouvé une porte de sortie trois étoiles : le club russe de Rubin Kazan lui offrait un salaire doublé, plus un million d'euros en prime à la signature. A 30 ans, voilà, comme dirait Jean-Pierre Bernès (à moins que ce ne soit Don Corleone ; ce qui revient au même) une offre qui ne se refuse pas. Sauf que le gentil géant n'est pas du genre à mettre à sac le bureau de son président pour lui faire entendre raison. Ni à envoyer les "amis" yougos de son agent tester la solidité de ses rotules à coup de barre à mine. Le voilà donc qui renonce à son exotique jackpot et jure aux fans de l'OM de se battre comme avant. Ce qu'il fit de façon épatante dés la match suivant à Bordeaux, s'attirant les louanges de L'Equipe qui salua "un vrai pro" (sic)

Un populaire tapin 
Un peu comme si on louait la fidélité d'un homme marié, ayant résisté au chant d'une sirène à tous points de vue mieux dotée ! Vrai, il n'y a que ces indécrottables couillons de supporters pour croire encore à l'attachement des joueurs à leurs couleurs. La larme à l'oeil quand ces derniers embrassent l'écusson du club après un but (ce qui est méritoire ; vu que celui-ci est de plus en plus noyés dans des patchs publicitaires, trahissant la misère économique des équipes françaises), ils font penser à cette figure célèbre des romans à l'eau de rose : le gars qui tombe amoureux d'une prostituée, croyant pouvoir s'attacher son amour éternel alors que son "affection" est strictement éphémère et tarifée. Et nos Cendrillons de mardi soir ne dérogent pas à la règle. Car le le foot n'est décidément qu'un populaire tapin. Point.
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(1) Jerôme Rothen n'est-il pas ainsi payé près de 200 000 euros par mois à ne rien faire ?!!

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