Steve Savidan : "Pour cent briques, tu peux même pas t'acheter les pompes à Gallas" |
Stéfan L'Hermitte : Vous avez passé quatre jours en équipe de France. Il y a des choses qui vous ont fait halluciner ?
Steve Savidan : Quatre jours c'est du survol. Mais oui, parfois je me disais : "Mais de quoi ils parlent ?". Ca m'interpellait. L'Equipe était interdite mais un joueur se la faisait livrer quand même. Ils avaient tous des nannys pour s'occuper de leurs enfants. Et ils parlent de thunes tout le temps. Y avait un concours de tirs aux buts à la fin de chaque séance d'entrainement. L'enjeu c'était 1000 euros ! Je sais qu'à Lille, ils le faisaient aussi. Mais eux, ils jouaient des tickets de Millionnaire...".
De quoi choquer un joueur qui gagnait 450 euros par mois en 1998 et travaillait comme éboueur l'été pour survivre. Plus haut, le jeune retraité - très actif puisqu'il a ouvert un restaurant dans une église désaffectée à Angers - répond à l'inévitable question : "Et vous, dans le bus vous auriez fait quoi ?". La réponse n'est pas taillée dans du balsa.
"C'est toujours facile de le dire (...) mais je pense vraiment que je serais descendu. L'excuse qui consiste à dire "Une équipe ça reste soudée", ça va pas. Je pousse le raisonnement très loin mais il y a des gens qui se sont levés, qui ont osé dire non à des dictatures par exemple, qui sont morts pour ça même, qui ont eu ce courage. Alors quelqu'un pouvait bien l'avoir pour du foot ! Ils n'ont pas pensé aux gens, au sport. Il y a eu un côté suicidaire collectif qui se rapproche de la secte (...)."
Petit rappel : dans Coup de tête, le bus des joueurs finit dans un ravin provoquant le rappel de Perrin. Si seulement...
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