Excuse my french

mercredi 8 septembre 2010

CHOSE LUE : Ca se passait comme ça chez les Bleus...

Steve Savidan : "Pour cent briques, tu peux même pas t'acheter les pompes à Gallas"
S'il y a un joueur dont le profil trop rare se rapprochait bien du François Perrin de Coup de tête, c'est le regretté Steve Savidan. Une grande gueule capable de foutre sur celle d'un entraineur lui ayant reproché une "sieste crapuleuse" (!) durant une mise au vert de son club (Chateauroux en 1999). Ce fêtard notoire, tenancier d'un bar à la mode tandis qu'il était encore l'avant-centre de Valenciennes, a du renoncer au foot professionnel en 2009, suite à un examen médical ayant révélé une anomalie cardiaque. Dommage pour un gars qui touchait enfin les dividendes d'une éclosion tardive en signant un beau contrat à l'AS Monaco. Et qui avait connu quelques mois auparavant le privilège d'une première sélection (réussie) en équipe de France. C'est précisément le récit de cette expérience - en novembre 2008 - qui nous a fait glousser d'aise dans l'entretien que L'Equipe Magazine a publié le 4 septembre. Et qui fait mesurer l'ampleur de la "révolution culturelle" que doit maintenant enclencher Laurent Blanc. Extrait :
Stéfan L'Hermitte : Vous avez passé quatre jours en équipe de France. Il y a des choses qui vous ont fait halluciner ?
Steve Savidan : Quatre jours c'est du survol. Mais oui, parfois je me disais : "Mais de quoi ils parlent ?". Ca m'interpellait. L'Equipe était interdite mais un joueur se la faisait livrer quand même. Ils avaient tous des nannys pour s'occuper de leurs enfants. Et ils parlent de thunes tout le temps. Y avait un concours de tirs aux buts à la fin de chaque séance d'entrainement. L'enjeu c'était 1000 euros ! Je sais qu'à Lille, ils le faisaient aussi. Mais eux, ils jouaient des tickets de Millionnaire...".
De quoi choquer un joueur qui gagnait 450 euros par mois en 1998 et travaillait comme éboueur l'été pour survivre. Plus haut, le jeune retraité - très actif puisqu'il a ouvert un restaurant dans une église désaffectée à Angers - répond à l'inévitable question : "Et vous, dans le bus vous auriez fait quoi ?". La réponse n'est pas taillée dans du balsa.
"C'est toujours facile de le dire (...) mais je pense vraiment que je serais descendu. L'excuse qui consiste à dire "Une équipe ça reste soudée", ça va pas. Je pousse le raisonnement très loin mais il y a des gens qui se sont levés, qui ont osé dire non à des dictatures par exemple, qui sont morts pour ça même, qui ont eu ce courage. Alors quelqu'un pouvait bien l'avoir pour du foot ! Ils n'ont pas pensé aux gens, au sport. Il y a eu un côté suicidaire collectif qui se rapproche de la secte (...)."
Petit rappel : dans Coup de tête, le bus des joueurs finit dans un ravin provoquant le rappel de Perrin. Si seulement...

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