Les déçus de Laurent Blanc ? Bon, il est décemment un peu tôt pour déposer les statuts du mouvement en préfecture ; sinon fonder le groupe Facebook. On aura la patience d'attendre quelques matchs des « néos-Bleus » (?) avant d'émettre un verdict. Mais quelque chose dans le discours du nouveau sélectionneur nous reste en travers de la gorge. Et ce n'est pas juste sa légendaire touillette à café. On espérait que le « Président » (1) serait l'homme de la tabula rasa : balayée la nappe sale, ramassées les miettes et les serviettes dégueux. Et tant pis si quelques belles assiettes morflaient dans l'opération de nettoyage. A défaut de faïences et d'argenterie, l'ex-coach de Bordeaux n'aurait-il pu nous dresser un couvert bien mis, honnêtement, sans chichis avec du linge propre, lavé en famille ? Or voilà que Blanc, nerveux, dérape dans sa conférence de presse de jeudi dernier : « Ce qui s'est passé ne pourra pas être gommé. C'est une cicatrice. La seule chose qui pourra l'effacer, c'est la gagne. Il n'est donc pas question que nous nous mettions une épine dans le pied (en bannissant les mutinés de l'autobus : ndlr)». Voilà ma foi qui est bien cynique et rappelle – toutes proportions gardées - le recyclage de l'appareil d'Etat pétainiste par le gouvernement de Libération nationale en 1944. Au nom du bon vieux « réalisme ». Précocement stressé par l'obligation de résultat, ce bon Lolo ne semble pas avoir saisi l'urgence de stopper le processus de pourriture morale qui gangrène notre football. En gros, si on gagne, il ne se sera rien passé, tout sera pardonné... Chaque but de Ribéry lui vaudra des jours d'indulgence ; comme à l'époque lointaine où les papes monnayaient des remises de purgatoire ? Inquiétant.
L'invocation obsessionnelle des mânes de France 98 – par le biais de visites des grands anciens lors des stages – apparaît aussi discutable. Desailly, Zidane, Barthez, Lizarazu and co sont tout à fait fondés à témoigner de l'attachement au coq brodé sur le maillot. Mais ceux d'avant, les Bossis, Rocheteau, Platini, Trésor, Giresse, Fernandez ne le pourraient-ils pas aussi bien ? France 84, c'était pas mal non plus ! Est-ce leur échec quasi général dans le business qui en ferait des sujets de dérision pour la génération des Benzéma-Nasri, les disqualifiant ipso facto ?
Laurent Blanc doit nous prouver dare-dare que quelque chose à changé. Revoir les atroces polos et survêtements Adidas pollués de pubs est déjà suffisamment pénible à supporter... Dessous on veut du neuf. Et du propre.
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(1) : Laurent Blanc nous expliquera-t-il un jour la véritable (et sulfureuse) origine de son magistral surnom ? S'il le fait – et sans rougir – , on est prêt nous aussi à beaucoup pardonner !
Et Bernie, tu nous laisses en plan ? Rien n'a se mettre sous la dent depuis 9 jours, c'est abuser comme dirait Rim-Ka !
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